Un monologue de L. M. Formentin
De la servitude volontaire n’est pas un texte de La Boétiei, même s’il s’en inspire, c’est un monologue de L.M. Formentin. Et le 25 mai dernier, il était dit avec talent par Jean-Paul Farré au grenier théâtre de Bougival.
La servitude volontaire est un thème qui parle aujourd’hui et cela se voyait à une salle remplie de bien 400 personnes qui n’a pas ménagé ses applaudissements malgré (ou à cause de?) la référence subreptice mais bien évidente et jouissive faite à la récente folie des vaccinodrômes.
Mais on se tromperait si l’on voyait dans ce texte une charge seulement circonstancielle. Le miroir géant placé en fond de scène est là pour mettre chacun devant sa responsabilité personnelle dans les contraintes abusives qu’il accepte ou parfois demande. L’ambition de Formentin se veut de tout temps et nous ne saurons pas ce que chaque spectateur en aura conclu sur les temps que nous traversons.
À une lecture politique donc, c’est inévitable, peu de gens y retrouveraient tous leurs petits. Et s’il est hors de doute que l’auteur a voulu provoquer à la prise de conscience personnelle, en se focalisant sur les renoncements de chacun, fait-il vraiment justice des manipulations qui les induisent ?
Farré remontera sur les planches à Paris en février prochain. Peut-être sera-t-il utile de venir y lever cette indétermination.
i La Boétie à écrit Le Discours de la servitude volontaire