Marx m’avait prévenu
Je suis un baby-boomer de l’immédiate après-guerre.
D’où je viens ? Mon cadre de référence est la convergence de trois influences. Une forte culture chrétienne ; elle m’a suivi toute ma vie et m’a permis de me raccorder aux grandes traditions spirituelles humaines. Ensuite, paradoxalement – ou pas – depuis les années 68 j’ai été carrément marxiste. Aujourd’hui j’ai bien changé mais au moins Marx m’avait prévenu : la société est gouvernée par l’argent, sa démocratie formelle est une façade, le Pouvoir est accaparé par la bourgeoisie, sa société du spectacle, etc. Pas trop d’illusions de ce côté-là donc. Enfin troisième influence, j’ai fait de la comptabilité, j’ai un peu plus que le minimum de culture mathématique qu’on enseignait au lycée à mon époque, de la rigueur. On le verra, cela aura son importance pour la suite des événements.
J’ai failli oublier d’en parler, mais j’ai beaucoup travaillé sur moi comme on dit maintenant (analyse, développement personnel, énergie, etc.) cela m’aide à mettre tout cela en place, à rester calme, à ne pas me laisser embarquer par mes émotions peut-être.
Au début, mon premier réflexe est la discipline
Cette affaire du COVID ? Oh… Quand j’y repense, curieux la vie, hein ? Que de revirements ! Inattendus ! Si on m’avait dit !
Au début, mon premier réflexe est la discipline. Oui, dans l’incertitude, la sécurité du groupe avant tout. Sa cohésion. Mais attention : ne confondons pas discipline et adhésion… Bref, au départ je suis docile. Comme d’habitude. Tout en me pensant rebelle, la belle affaire ! Sauf que le rebelle a peu à peu repris du poil de la bête. Le doute.
Le doute, cela commence avec, chaque soir, les décomptes macabres du directeur général de la Santé, Jérôme Salomon. Pour moi, cela n’a aucun sens. Cela tient du rituel ; illogique. Mon côté matheux refoulé, ma fréquentation des statistiques viennent à mon secours. Parce qu’un chiffre n’a de valeur que s’il est mis en relation avec un autre.
Quel peut être le but d’une telle communication, si ce n’est de forcer au consentement par la peur ? Pour notre bien ?
Donc je creuse. Je vais chercher l’information.
L’interdiction de l’hydroxychloroquine : un point de rupture
Le nouveau point de rupture est l’interdiction de l’hydroxychloroquine. Voyons. Vu son usage en Afrique depuis des décennies, il est soit inoffensif, soit efficace. Pourtant, on l’interdit et on lui préfère un vaccin qui alors n’existe pas encore, dont on sait qu’il sera bricolé à la va-vite et qu’on n’aura même pas le temps de tester. C’est un choix irrationnel. Si j’accepte ce raisonnement, cela signifie que je suis fou ! Or je ne suis pas fou. Ce refus est pour moi une évidence. Pas besoin de tergiverser, pas de débat interne, c’est à peine un choix, plutôt une conclusion logique, une exigence de mon intégrité intellectuelle et morale. Je n’avais jamais été aussi sûr de moi et j’en étais le premier surpris, compte tenu de mon tempérament plutôt précautionneux.
Je poursuis mon processus informatif car une autre question se pose : tout cela est- il planifié dans une intention malveillante ? C’est une idée qui me choque, je veux bien croire que l’on soit aveuglé par l’idéologie mais un tel cynisme, non. Je préfère penser à un comportement erratique, une panique du pouvoir, un enchaînement d’incompétences… Pour convaincre une amie de quitter ses discours que je juge paranoïdes, je m’inflige une longue vidéo de Jean-Jacques Crèvecœur. Stylo et feuille de papier en main, je suis à l’affût de la moindre contradiction possible, À la fin de la conférence… ma feuille est vide. Plus tard, je suis les émissions du Conseil Scientifique Indépendant. Un soir, le mathématicien Vincent Pavan détaille les erreurs méthodologiques et même simplement mathématiques qui émaillent les rapports officiels : elles sont flagrantes et surtout récurrentes. Or comme chacun sait « la persévérance est diabolique ». Comment croire encore à la bonne foi de ces statisticiens de haut vol ? Et puis je visionne les interventions d’Ariane Bilheran qui met des mots sur la souffrance et décortique les manipulations en cours.
Le pompon, ça a été lorsque le représentant officiel d’un service national de statistiques admet une erreur mais affirme aussitôt que ce n’est pas grave car « elle va dans le bon sens » ! Donc peu importe la réalité des faits, le but c’est de justifier la doxa à tout prix. J’arrête d’écouter France Inter, un rejet épidermique ! Je me rends compte de l’absurde délibéré, du théâtre d’ombres, de la supercherie. Désormais, je m’investis beaucoup dans les réseaux sociaux, je me réinforme. C’est ainsi que contre ces politiques soi-disant sanitaires, je suis devenu objecteur de conscience.
La nécessité d’un changement radical
Beaucoup d’entre nous ont vécu ce basculement, ce choix qui nous a surpris nous-mêmes. Une décision libératrice qui nous a fait rentrer dans le monde d’après. Une détermination calme et puissante. Parce que le calme est puissance.
Il y a une nécessité d’un changement très radical. Ce n’est possible que si on le fait nous-mêmes, en cessant d’avoir peur car celui qui vit dans la conscience de sa grande dimension ne peut être atteint. Comme je le disais au début de cet entretien, je me place dans la grande tradition spirituelle qui réunit le rationnel et le spirituel, en toute cohérence. Au fond, il n’y a aucune raison de ne pas rester paisible et joyeux. Si le psaume 129 affirme : « Mon âme attend plus sûrement le Seigneur qu’un veilleur n’attend l’aurore », c’est au moins la certitude que l’aurore viendra. Et qu’il y a une autre temporalité que l’immédiateté qui nous dévore et dans laquelle on voudrait nous tenir enfermés. Je suis très intéressé par ce qu’avance Philippe Guillemant : le futur influe le présent. Il y a là quelque chose à comprendre et à entendre au quotidien.
Il est donc essentiel de refuser les valeurs matérialistes, l’idolâtrie, l’argent, la consommation, la fausse sécurité. Le Pouvoir est bâti sur ces fausses valeurs, c’est une forme de mesquinerie pour réduire l’Univers à quelque chose de contrôlable. Or l’Univers est incommensurable et c’est cela qui fait peur au fond. Le Pouvoir est une tentative désespérée de se rassurer face à cela et de faussement se rassurer face à des peurs fabriquées.
Mais nous n’avons peur que dans la mesure où nous restons attachés à une compréhension mesquine de nous-mêmes et de la réalité. C’est une illusion mais le problème, c’est que cela fonctionne souvent. Par exemple, la Gauche d’où je viens, la Gauche et ses représentants institués qui se proclament les premiers à défendre les libertés publiques. Eh bien lors du Covid, j’ai été choqué par la docilité du plus grand nombre d’entre eux en contradiction flagrante avec les valeurs qu’ils proclamaient. Pire : beaucoup ont été les plus intraitables, même devant le scandale des soignants suspendus et la destruction du code du travail.
En positif, il s’agit de rechercher à la fois un lien social raffermi et une connexion à une dimension supérieure, quel qu’en soit le nom, de promouvoir des formes plus exactes de reliance au monde
L’homme est plus puissant qu’il ne le pense et le pouvoir est une tentative paradoxale de s’approprier cette énergie. Or l’énergie créatrice ne nous appartient pas, elle nous traverse et ne peut être l’objet de possession. Tout ce qui reste alors dans les mains du Pouvoir n’est plus qu’une apparence réductrice auquel il veut croire et surtout faire croire, car c’est le moyen de la soumission.
Nous avons tous accès à cette puissance créatrice qui se manifeste déjà par notre capacité de penser et raisonner par nous-mêmes, mais aussi par des compétences parfois insoupçonnées (voir les multiples formes de l’art, la puissance du cœur et de l’intuition, le travail des guérisseurs, etc.). Or nous ne faisons pas que nous en détourner par peur ou par ignorance nous sommes en permanence tentés de la détourner dans des actions illusoires, devenant alors les nouveaux agents du Pouvoir sur les autres et sur nous-mêmes.
Est-ce que ce n’est pas ça au fond le mythe du péché originel ? La tentation du pouvoir est en fait une constante anthropologique dont il s’agirait de s’extirper. Or, le pouvoir est hydresque. Même celui qui le combat et qui tente d’en couper la tête n’est pas sûr de ne pas devenir lui-même la tête suivante de l’Hydre. Voilà pourquoi il est important pour chacun d’entre nous de se connaître et d’évoluer,
Vaste programme.
Rétrospectivement, Quand je repense à tout cela, je me dis que j’ai eu de la chance de faire partie d’une génération à qui on enseignait encore ses humanités. Cela a été un outil important pour prendre conscience et il est inquiétant de comprendre que tout cela a été progressivement balayé, laissant les jeunes dépourvus de ce bagage intellectuel structurant face aux conditionnements dont ils sont l’objet.
Mais je pense que la puissance créatrice qui est au cœur de l’homme est la plus forte et il faut reconnaître que la culture a pu être aussi un formatage dont il faut se libérer. Il est rassurant de voir comment des jeunes se mettent en recherche de spiritualité sous les formes les plus variées. Ils feront leur chemin, nous ne savons pas quelle forme cela prendra mais il faut se mettre résolument dans cette dynamique créative et elle saura trouver les voies.