Covid-19 An 0

Témoigner : métier de survivant

La fonction du témoignage telle que nous la présente Ariane Bilheran est de dévoiler ce que l’idéologie, dont use le totalitarisme, cherche à dissimuler, à travestir. Autrement dit, le rôle du témoin va être de ramener de la vérité « dans ce monstre totalitaire qui fonctionne au mensonge ». Il est aussi le garant d'une continuité historique. En outre, le témoin est aux yeux d’Ariane Bilheran « un passeur d’humanité » en ce qu’il relate et relaie la souffrance d’autres personnes confrontées à la maltraitance du système totalitaire.

6 avril 2020, une heure ordinaire

Des regards effrayés, morts qui vous fixent le temps de jauger la menace que vous représentez. La peur a augmenté en intensité, elle est palpable. Vous n'êtes plus un être humain dans les yeux des autres, seulement une entité biologique potentiellement dangereuse. C'est à pleurer, et si je me laissais aller... Je suis d'une tristesse infinie.

Ma mère était tellement effrayante qu’elle aurait fait peur au virus !

Le ridicule des adultes, la gabegie du Pouvoir, ce sont souvent les enfants et les jeunes qui en parlent le mieux. Que ne leur a-t-on pas fait subir durant cette période infâme ! Jusqu'à les obliger à partager tout leur quotidien avec leurs parents. Sérieusement : peut-on encore douter du caractère criminel du Pouvoir quand on repense à ce qu'il a fait subir à la jeunesse ? Un monde qui déteste ses enfants ne mérite pas de perdurer. Écoutons Mathis et Léna.

De la détention au confinement

Je ne peux pas dire que j’avais peur. J’étais plutôt en alerte et très méfiante par rapport aux discours officiels, et décidée à tout faire pour préserver ma santé et celle de mes proches, avec des moyens naturels comme je l’ai toujours fait. Rien ne me semblait aller dans le bon sens, ni avoir de logique.

Le début de la fin du monde

J’avais peur, tellement peur. De respirer dehors, de croiser des gens dans la rue, de toucher les emballages des produits dans les rayons des supermarchés. Tous les soirs, j’écoutais le nombre de morts du Covid, des centaines, des milliers, pendant qu’une peur primitive s’emparait de moi.

Une nouvelle normalité ?

A l’orée du printemps 2020, il fut question de guerre, rien de moins. Un triste sire l’avait déclaré à un virus, y insistant de curieuse manière. Ses sujets, qui en avaient été informés par la télévision, étaient sommés de « rester chez eux ». Je voudrais de cette guerre bien peu conventionnelle, narrer une petite campagne (ou plus exactement une partie de campagne), où les hauts faits s’il y en eut ne furent point militaires…

Je suis une citoyenne obéissante

Savez-vous combien de morts la grippe fait chaque année ?! Il n’y a pas de quoi en faire un plat de ce covid ! Puis je me suis fait doucement, mais sûrement, rattraper par la peur… A coup de matraquage médiatique. J’ai fait mon mea culpa. Apparemment, ce virus avait l’air bien plus sévère que la grippe habituelle…

Enfin la révélation ?

Je regarde sur Youtube, avec amusement et même espoir, les Italiens confinés se parler de balcon à balcon, lancer des chansons qu'ils reprennent en chœur, un verre à la main. La fin du monde n'est plus ce qu'elle était.

Le temps de l’innocence, ou presque

Retour sur notre naïveté des premiers jours de l’épopée covidienne. Des souvenirs presqu’irréels. Pourtant nous étions ainsi… Et demain, que penserons-nous d’aujourd’hui ?