Ma mère était tellement effrayante qu’elle aurait fait peur au virus !

Le ridicule des adultes, la gabegie du Pouvoir, ce sont souvent les enfants et les jeunes qui en parlent le mieux. Que ne leur a-t-on pas fait subir durant cette période infâme ! Jusqu'à les obliger à partager tout leur quotidien avec leurs parents. Sérieusement : peut-on encore douter du caractère criminel du Pouvoir quand on repense à ce qu'il a fait subir à la jeunesse ? Un monde qui déteste ses enfants ne mérite pas de perdurer. Écoutons Mathis et Léna.

Mathis avait 9 ans en mars 2020 et était en CM1. Il se souvient avoir crié de joie quand on a annoncé que les écoles allaient fermer.

L’écho – Mathis, qu’as-tu ressenti à l’annonce du premier confinement le 17 mars 2020 ?
Mathis – J’étais content de ne plus y aller et de pouvoir rester jouer à la maison !

Et après plusieurs semaines ?
J’étais embêté de ne plus pouvoir sortir. A cette époque, j’ai pris du poids et après j’étais complexé.

Que pensais-tu des attestations pour sortir ?
J’ai trouvé ça bizarre les flics qui contrôlaient les attestations pour faire les courses. Contrôler des gens et leur mettre des amendes parce qu’ils n’avaient pas un papier pour dire qu’ils faisaient leurs courses, c’était quand même bizarre !

Et que ressentais-tu à l’annonce quotidienne de tous ces morts ?
J’étais dans l’incompréhension.

Et toi, tu avais peur d’attraper le virus ?
Non pas trop, je pense que ma mère était tellement effrayante à cette époque qu’elle aurait fait peur au virus ! Elle n’aurait jamais pu le laisser rentrer à la maison. Elle était stressée, elle désinfectait toutes les courses, elle avait trop peur !

Les cours à la maison ?
Je n’aimais pas suivre les cours avec ma mère, elle expliquait mal.

Et fin mai 2020, la reprise des cours. Qu’as-tu pensé des protocoles sanitaires ?
C’était chiant ! Le masque était omniprésent et si on ne le portait pas, on risquait des sanctions. Je me souviens que je faisais des expériences avec, j’essayais de boire au travers par exemple. A chaque rentrée de classe, gel hydro-alcoolique. Après j’avais les mains desséchées.

Sa sœur Léna venait de fêter ses 20 ans. Etudiante à Paris, elle avait 3 heures de transport par jour et vivait une situation de harcèlement au sein de son école. A cette époque, elle se sentait très seule et se souvient avoir été soulagée par l’annonce du confinement.

L’écho – Léna, qu’as-tu ressenti à l’annonce du premier confinement le 17 mars 2020 ?
Léna – C’est un peu malsain de dire cela mais je trouvais qu’il tombait bien ! A ce moment précis, j’avais besoin de rester chez moi entourée de ma famille. Cela a été libérateur.

Et après plusieurs semaines ?
Je pensais que cela ne durerait que deux semaines et qu’on passerait à autre chose, comme pour la grippe H1N1. Mais cela a duré. Au bout d’un mois, j’ai trouvé ça long et la cohabitation avec ma famille est devenue un peu pénible, surtout pour le partage du wifi ! Je criais sur mon frère pour qu’il arrête de jouer parce que j’en avais besoin pour suivre mes cours à distance. Au final, j’en ai profité pour changer d’école !

Que pensais-tu des attestations pour sortir ?
Je n’avais pas de problème avec le confinement au début, je trouvais cela trop dangereux de sortir. Personne ne sortait alors… Mais les attestations, c’était ridicule ! Quel est l’intérêt de faire une auto-attestation pour sortir son chien ? Les restrictions sont devenues trop grosses. Et c’était bizarre au début avec le masque, on devait le porter, puis plus, puis en fait si. C’était bizarre que personne ne proteste …

Et que ressentais-tu à l’annonce quotidienne de tous ces morts ?
Je me posais beaucoup de questions, je trouvais cela irréel, je n’arrivais pas à « rentrer dans l’histoire ». De mon côté je vivais une forme d’apaisement et je n’arrivais pas à croire à tous ces morts ! J’étais choquée de voir que les personnes malades à l’hôpital ne pouvaient pas être accompagnées par leurs proches et mouraient seules. On brûlait même leurs affaires, pour être sûr de ne pas risquer une propagation du virus…

As-tu eu peur ?
Non. La seule peur que j’ai eue c’était de ne plus pouvoir voir mes grands-parents. C’était dur. J’ai perdu 2 ans de ma vie pendant lesquels je n’ai pas pu voir mes grands-parents. On nous a volé notre temps et on ne nous le rendra jamais … Je me suis effondrée en larmes quand on a parlé de faire vacciner papi et mamie, j’étais persuadée que c’était mauvais pour eux !

C’était en mars 2021, un an plus tard, mais pour cet échange, il n’est prévu de ne témoigner que de 2020.
On ne doit parler que de 2020 ? C’est un peu bizarre pour moi car dans mon esprit, toutes les temporalités s’entremêlent, je confonds tous les moments entre 2020 et 2022. Il est impossible pour moi de ne parler que de 2020.

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