Le nombre des victimes est caché par les autorités
Il est très difficile d’établir un bilan exact du nombre des victimes décédées dans cette catastrophe. Il est caché par les autorités qui s’en tiennent à la thèse officielle de 224 morts et de 3 disparus. Cependant, de nombreuses informations agrégées au fil de la lecture des médias alternatifs nous permettent d’affirmer a minima que la version officielle est fausse. Le diable, dit-on, se cache dans les détails. Allons donc à sa recherche, enquêtons sur la part d’ombre de certains de nos contemporains.
Comme dans les deux premiers volets de ce dossier, nous avons recours aux médias alternatifs. Ils peuvent agréger une information officielle et répandue, officielle et peu diffusée ; et non officielle. L’usage de cette dernière est délicat, car l’Exécutif aura beau jeu de mettre en doute sa véracité puisqu’elle n’est pas validée par ses propres officines, les administrations et la presse aux ordres. Celle-ci édicte le vrai et le faux convenables qui abreuvent la multitude. Mais face à l’omerta, les réseaux sociaux, ces nouveaux médias se sont révélés précieux dans la dénonciation des agissements coupables de certains acteurs de la tragédie. Tant de témoignages recoupés ont confirmé les faits rapportés. Et une fois assemblés, ceux-ci ont permis de reconstituer le puzzle, une réalité cohérente et ignoble. L’ouvrage phare du « Père de l’Histoire », Hérodote, se nomme L’Enquête. Aujourd’hui encore, elle continue. Que s’est-il passé ?
Commençons par le témoignage glaçant de l’écrivain valencien Santiago Posteguillo, alors sur place : trois jours après la catastrophe, les cadavres n’étaient toujours pas retirés des rues, dans lesquelles il a pu déambuler avec peine.
Un deuxième indice : le 4 novembre, le site Valenciaplaza nous apprends qu’« Une centaine de médecins légistes travaillent 24 heures sur 24 pour autopsier les victimes de l’ouragan, une catastrophe qui, pour l’instant, a fait 210 morts dans la région de Valence, selon les derniers chiffres officiels. » 100 médecins légistes pour 210 morts ? N’aurait-il pas un peu plus de morts pour mobiliser tant de main d’œuvre spécialisée ?
Le 3 novembre, à Valence, la mer commence à rejeter les corps. Le 7, il est reporté que la Marine retrouve des centaines de corps sur la côte valencienne. Un militaire affirme : « Robles Defensa [Margarita Robles, ministre de la défense] nous ordonne de ne pas rendre publiques les centaines de morts que nous constatons. Félix Bolaños [ministre de la justice] ordonne de cacher les corps et de les incinérer pour cacher la vérité »
Le 7 novembre, le porte-parole de VOX accuse le gouvernement Sánchez de cacher le nombre réel de victimes. Le 9 l’UME [Unité Militaire d’Urgence, branche des forces armées espagnoles spécialisée dans la gestion des catastrophes naturelles et des situations d’urgence] retire plus de 12 corps d’un garage de Paiporta et prévient les témoins : « N’enregistrez pas et ne dites rien ». Plus de 40 morts retirés près du pont de Sedavi à Valence, officiellement aucun mort sur ce site.
Le 12, des bilans provisoires sont évoqués par la même source au sein de l’armée « les FAS [Fuerzas Armadas, Terre-Air-Mer] et la Garde civile nous certifions qu’à 23 heures, hier, nous avons présenté devant la Juridiction militaire plus de 2 200 morts et disparus. Hier, la Marine a trouvé 179 enfants flottant près de la côte valencienne. » et « Malheureusement, nous avons trouvé davantage de morts, ils ont ouvert un dossier disciplinaire militaire contre nous pour avoir cité hier le chiffre de 2 300, aujourd’hui il est de 2 500. La police dispose de plus de 11 000 rapports de personnes disparues. Nous en avons marre de mentir. Le vrai chiffre d’aujourd’hui s’approche des 12 000 décès. » Dès le 7, on évoque des cadavres brûlés de manière cachée dans les cimetières.
Un lieu a retenu l’attention des témoins, le centre commercial Bonaire en plein Valence, de la taille de cent terrains de football se vante le site touristique de la ville. Il compte 120 magasins. Son parking souterrain est gigantesque. Le 3 novembre, on note que 700 tickets n’ont pas été payés et que donc les voitures sont restées en-dessous. Et leurs occupants ?
Le 5, les autorités se veulent rassurantes : « Miracle sur le parking de Bonaire : la police ne trouve aucun mort après une inspection complète. » Les faits observés semblent contredire cette version officielle.
D’abord l’UME [Unité Militaire d’Urgence] récupère les enregistrements des caméras de surveillance. Le même message nous apprend que les plongeurs, sauveteurs que l’on peut supposer aguerris sortent du parking en vomissant. Le 5 un secouriste affirme : « Nous avons retiré plus de 200 enfants morts de Bonaire et ils nous disent d’entrer sans téléphone portable, afin que cela ne puisse pas être enregistré. » Le même jour un témoin dénonce de nombreuses fourgonnettes d’entreprises funéraires qui attendent à l’extérieur du parking du complexe. Un autre observe de grands camions frigorifiques sortant du centre commercial accompagnés des camionnettes rouges de l’UME. Le 11 un témoin confirme « Ils continuent à évacuer les victimes… ils évacuent les corps la nuit, parce que j’habite là, sur ce balcon et je les vois avec la camionnette monter et descendre… »
Le 19, tant pour Bonaire que pour la catastrophe en général, un bilan hélas officieux précise : « Dans le parking de Bonaire, nous avons enlevé 221 corps le premier jour et cela se reflète dans le procès-verbal de la mairie de Valence. Carlos Mazón [président de la Généralité valencienne] et Sánchez Castejón [Pedro Sánchez Pérez-Castejón, Premier Ministre] ont donné l’ordre de cacher la vérité. Aujourd’hui, c’est un fait que l’Intérieur, la Défense, la Moncloa [siège du Premier Ministre] et même le PP le savent : Il y a 5 281 décès et le nombre de personnes disparues dépasse les 11 000. »
Le bilan officiel reste toujours de 224 morts et de 3 disparus, et 4.824.000 € d’aide pour cause de décès due à la DANA bénéficient à 62 familles. En admettant même que le chiffre de 224 morts soit vrai, celui de seulement 62 familles dédommagées reste curieux. Cela signifierait que les victimes auraient une certaine tendance à mourir en famille (une moyenne de 3,5 morts par famille) et qu’il y aurait ainsi assez peu de familles déplorant un seul décès… Petit détail : précisons que pour une mort provoquée par la DANA, l’administration verse 72 000€ d’indemnités. Par contre, pour un disparu, les ayants-droits ne reçoivent rien. Serait-ce l’une des raisons de ce décompte officiel de morts si peu élevé ?
Il y a ceux qui tentent de compter les morts et ceux qui nient leur existence. Quel acte plus abject que celui de voler sa mort à un être humain et à sa famille. Ses proches confrontés à la torture du deuil impossible. Truquer la mort, faire de la rubrique nécrologique une statistique faussaire où rien ne se passe, un silence de tombe contre les consciences des vivants. Effacer les morts. Les annuler. On retrouve la cancel culture qui a sévi ces dernières années, à coups de statistiques faussaires, le COVID nous a aguerris sur ce point.
Raconter, métier de survivant. C’est notre devoir de mémoire d’être humain d’apporter ici le témoignage de ces atrocités. De par le monde, dans les mêmes conditions, elles se sont déjà répétées et se répéteront encore. C’est un mode de gestion des populations qui a atteint un haut niveau d’expertise. Un savoir-faire sinistrement routinier mais qui maintenant, fait nouveau, à son calendrier et ses échéances précises, macabres, à respecter. Nous le verrons dans la dernière partie.